Alors que les pays en développement avaient demandé une aide de plus de 1.000 milliards de dollars, les pays riches se sont engagés à ne contribuer pour le moment, qu’à hauteur de 300 milliards de dollars par an à la lutte mondiale contre le changement climatique. Les pays en développement ont qualifié l’accord d’« insulte » et ont affirmé qu’il ne leur donne pas les ressources vitales dont ils ont besoin pour s’attaquer véritablement aux complexités de la crise climatique. Pouvait-on s’attendre à mieux ? Ces promesses seront-elle respectées ?
Les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Ceci est une antienne aussi vieille que le monde, même si c’est Mr Charles Pasqua, un ancien ministre et homme politique français, qui passe pour l’avoir remis au goût du jour. Une antienne qui a la peau dure et dont 64 ans après les indépendances, l’Afrique manifestement, a beaucoup de mal à se départir comme on vient une fois encore malheureusement de s’en rendre compte en Azerbaïdjan où les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs qu’en prélude, nos pays avaient reçues de l’Occident. A quelque chose malheur aura néanmoins été bon, devrait-on plutôt trivialement tenté dire, et tant mieux, si le désenchantement, les déboires et les déceptions enregistrés à l’issue de la Cop 29 à Bakou, vont ainsi enfin sonner le réveil des consciences chez les Africains en général et les Négro-africains en particulier.
Il était en effet grand temps que nos dirigeants comprennent que les sourires et les accolades dont on les gratifie si souvent dans les rencontres internationales, doivent cesser de leur faire prendre des vessies pour des lanternes. En effet, ces douceurs n’ont en réalité pour seul but que de les hypnotiser ou anesthésier, afin de leur faire croire éternellement que les promesses mirobolantes de leur développement engageront un jour les pays du Nord qui au fond ne les bercent que d’illusions pendant qu’ils les précarisent et pompent leurs matières premières. Ce sont en fait des bonbons et des tétines qu’on leur donne à dessein, de la même façon qu’on fait pour les enfants qu’on veut endormir, calmer ou divertir.
L’Afrique noire doit cesser naïvement de continuer à penser que son destin dépend de la générosité des autres. Elle doit s’efforcer à bien intégrer que les États n’ont pas d’amis mais uniquement des intérêts, comme disait le général de Gaulle, grand chantre et acteur adulé du nationalisme et de l’indépendance de la France. Et pour ce faire, elle doit absolument changer de paradigme et arrêter d’attendre que les autres viennent concrètement faire son bonheur, puisque comme le dit si bien en outre l’adage, l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même. En effet, les Africains doivent cesser, d’une part, d’être des mendiants inconscients de leur riche potentiel qui paradoxalement, en même temps qu’ils tendent toute honte bue la sébile au reste du monde pour se nourrir, entre autres aberrations, au même moment bradent des milliers d’hectares des terres arables du continent aux étrangers qui les mettent en valeur, et leur revendent au prix fort cette fois, ce qu’ils auraient dû produire eux-mêmes. Ils doivent prendre leurs responsabilités et accepter résolument enfin de s’assumer en tant que partie intégrante d’un monde dont ils sont pourtant incontestablement le berceau. Telle est l’occurrence de la perspective historique qu’ils doivent absolument et impérativement ouvrir à présent pour redorer le blason terni de leur dignité.
Jean-Pierre Djemba