Le Président du Conseil Militaire de Transition, le Général Mahamat Idriss Deby Itno a promulgué ce jour, jeudi 30 décembre 2021, deux lois portant amnistie générale. La première au profit de 44 personnes inculpées et condamnées pour “atteinte à l’intégrité de l’Etat” et délit d’opinion. La seconde pour des faits d’acte de terrorisme, de complicité, de recrutement et d’enrôlement des mineurs de moins de 18 ans dans les forces armées.
De la première liste de 44 personnes l’ont peut relever la présence de quelques ténors des mouvements politico-militaires à l’instar de Mahamat Nouri Allatchi, Abakar Tolli, Bichara Idriss Haggar, Djiddi Galmaye, Mahamat Abdelkerim Hanno récemment rentré au bercail sans condition, pour ne citer que ceux-là. Nous remarquons aussi la présence de l’activiste et défenseur des droits humains Baradine Berdeï Targuio passé par la case prison pour délit d’opinion.
La deuxième loi amnistie 257 personnes parmi lesquelles, les chefs rebelles Timane et Tom Erdimi, ainsi que Adouma Hassaballah.
Ces deux lois qui viennent d’être promulguées sont la résultante des actions du Comité Technique Spécial en charge de la participation des politico-militaires au dialogue national dirigé par Goukouni Weddey et placé sous la supervision du PCMT lui-même. Ce comité spécial avait rencontré en octobre dernier plusieurs groupes de politico-militaires en Europe et en Afrique pour des prises de contact et d’échanges en vue de leur participation au dialogue national. L’amnistie et bien d’autres réclamations ont été mises sur la table en tant que conditions sine qua non pour leur participation au dialogue ou tout début de négociation.
Aujourd’hui c’est chose faite, le PCMT a donné suite à cette requête en promulguant les lois qui ont fait l’objet de débat puis ont été adoptées par le Conseil National de Transition qui fait office d’organe législatif, et ce malgré plusieurs embuches et réticences de part et d’autre.
Avec ces signaux forts lancés à l’endroit des groupes politico-militaires à savoir les lois d’amnistie ainsi que la mise sur pied d’une commission chargée de restituer les biens confisqués, les voyants semblent être au vert et que le pré-dialogue des politico-militaires ainsi que le grand dialogue national tant attendus seront bientôt tenus. Pour l’heure, aucune date n’a été communiquée pour la tenue du pré-dialogue ni par le CTS encore moins par le CODNI (Comité d’Organisation du Dialogue National Inclusif). Tout ce que l’on sait c’est qu’il aura lieu à Doha au Qatar, sous les bons offices de ce pays du Golfe qui veut étendre son influence diplomatique.
Jean-Phillipe Belédé
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