L’année 2021 commence dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun comme 2020 s‘était terminée : dans un extrême déferlement de violence et son lot de morts, de désolation et d’exactions contre les populations civiles, que notre pays aurait pu éviter.
Pour les dix premiers jours de la nouvelle année, le Comité de Coordination de la Cameroon Patriotic Diaspora (CPD) et sa Commission des Droits de l’Homme ont pu documenter :
– L’embuscade du convoi du préfet du département de la Momo dans la région du Nord-ouest, le 05 janvier 2021 à Njikwa faisant 5 morts, 4 militaires et un civil, par des groupes armés non-étatiques ;
– L’attaque d’un poste de contrôle des forces de sécurité camerounaises à Babadjou à la frontière entre les régions de l’Ouest et du Nord-Ouest, tuant 5 personnes, dont 3 militaires et 2 civils ;
– Les massacres de Mautu dans le département de la Fako, région du Sud-ouest, le 10 janvier 2021 par des éléments de l’armée camerounaise, causant une dizaine de morts, tous des civils dont des personnes âgées et des enfants
Au total, 7 militaires et une quinzaine de civils tués ! Que nous réserve la suite de l’année 2021 ?
En outre, le CPD a été informé qu’un vaste déploiement des forces armées camerounaises se déroule depuis plusieurs jours dans le Sud-ouest en général et dans le département du Fako en particulier, ayant provoqué la fuite de nombreuses populations vers la brousse. L’objectif de cette mission serait de ‘sécuriser’ le Championnat d’Afrique des Nations qui s’ouvre dans quelques jours au Cameroun. Le CPD craint que la prétendue mission de « sécurisation » s’accompagne de nouvelles exactions sur les populations civiles déjà durement éprouvées par 4 longues années de guerre larvée.
Ces tueries contrarient sérieusement l’optimisme béat du régime de Paul Biya qui s’entête dans la logique militaire alors qu’elle a clairement montré ses limites depuis 4 ans. Bien au contraire, le CPD a observé que plus le temps passe, plus les groupes séparatistes semblent renforcer et sophistiquer leurs capacités militaires, comme l’a montré l’embuscade du 05 janvier dans la Momo .
Ces nouvelles tueries confirment une fois de plus que le fameux ‘’Grand Dialogue National’’ organisé en octobre 2019 et censé résoudre la crise dans le Nord-ouest et le Sud-ouest du Cameroun, n’aura été qu’une grosse farce. Malgré l’échec patent de la voie des armes, le régime dictatorial sanguinaire de M. Biya persiste et signe dans son option militaire périlleuse, en lieu et place d’un véritable dialogue national et inclusif, c’est-à-dire aussi avec les mouvements séparatistes.
Il est plus que jamais temps que le Conseil de Sécurité des Nations Unies et l’Union Africaine se saisissent très sérieusement de la crise dans le Nord-ouest et le Sud-ouest du Cameroun et prennent des mesures, y compris coercitives aussi bien contre les groupes séparatistes que contre le régime de Paul Biya, pour arrêter toutes ces abominables tueries dans le NO-SO, arrêter les massacres récurrents sur les populations et imposer une solution négociée à cette crise qui a déjà fait plusieurs milliers de morts
Le Comité de Coordination de la Cameroon Patriotic Diaspora (CPD) :
-Réitère fermement sa condamnation de la violence dans le NO-SO, sous toutes ses formes; et en cela nous ne faisons aucune distinction. La violence politique est complètement répréhensible, peu importe qui s’y engage.
– Demande une enquête globale sur l’ensemble des violations des droits Humains survenus depuis octobre 2017 dans toutes les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, l’établissement des responsabilités avec traduction des commanditaires, des responsables, auteurs et complices devant les juridictions nationales et/ou internationales;
– Réitère qu’il n’y a pas de solution militaire à la crise dans le NO-SO et que l’entêtement du régime dans cette voie sans issue nourrit les crimes et les atrocités de l’armée et des groupes armés contre les populations civiles;
– Appelle la Confédération Africaine de Football (CAF) et la Fédération Internationale de Football (FIFA) à dénoncer sans ambages, les violations des droits humains commises au nom de la “sécurisation du CHAN” et à se saisir de l’opportunité de la tenue de cet évènement au Cameroun, pour lancer un appel au gouvernement camerounais pour la recherche d’une solution négociée à la crise dans le No-So ;
– Appelle une fois de plus à un véritable dialogue national et inclusif, y compris avec les mouvements séparatistes
-Lance un appel à l’endroit de toutes les forces progressistes et tous les démocrates camerounais, pour des actions concertées afin de contraindre le régime antidémocratique de Paul Biya à ouvrir des pourparlers pour le retour à la paix dans le NO-SO.
Paris le 12 Janvier 2021
Le Comité de Coordination du CPD
Contacts: camerdiasporaforum2017@gmail.com | Tel: +32 466 35 00 22|+ 49 176 80 56 75 71
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