Les pays de l’AES doivent redoubler de vigilance et avancer rapidement vers une fédération.
Depuis le premier sommet de l’AES le 06 juillet à Niamey au Niger, le général Tiani du Niger, le colonel Goïta du Mali et le capitaine Traoré du Burkina Faso ont signé, l’acte constitutif de la Confédération des États du Sahel et se sont engagés à renforcer leur coopération dans plusieurs domaines.
A l’issue de leurs travaux, ils ont adopté : le traité portant création de la Confédération de l’AES ; le règlement intérieur du collège des chefs d’État de l’AES ; le communiqué final et une déclaration dite de Niamey.
Ils ont décidé d’aller vers une intégration plus poussée entre les États membres et ont adopté un traité instituant une confédération entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger dénommée Confédération des États du Sahel.
Aux lendemains de ce grand élan du panafricanisme qui aurait pu attirer une réelle sympathie des autres états de la région, plusieurs éléments nous font penser qu’autour d’eux se dressent au contraire des murs, un encerclement progressif pour étouffer cette initiative pourtant saluée par une majorité des peuples du continent africain. Entre autres éléments nous pouvons citer :
Et en même temps,
Bref, une nouvelle réorganisation se met rapidement en place.
Le pari de la souveraineté sécuritaire est loin d’être gagné. Or ce préalable est indispensable pour passer à la seconde phase : la sécurité économique. Rappelons-le, « le rester soi-même » est une pyramide à trois niveaux comme sur une échelle de Maslow : le sécuritaire, l’économique et le politique. Le premier ici étant le sécuritaire.
Peut-on se reconstruire sérieusement quand on n’est pas en sécurité ? La réponse à cette question est tout simplement non. C’est ce que vont pourtant tenter ces trois pays de l’AES, où même une grogne interne des peuples qui ne perçoivent pas les résultats de leur résilience peut tout remettre en cause. Et c’est justement cela qu’attendent les forces tapies dans l’ombre qui ne souhaitentpasvoir prospérer le souverainisme.
Pour éviter ce piège, ces trois pays sont obligés d’aller vers une intégration progressive et c’est pourquoi le traité instituant la confédération entre les trois pays est salutaire ; celle-ci leur permet de mutualiser leurs moyens et leur force au travers d’une coopération économique et de défense ; exemple la création d’un front anti-djihadistes.
En marge de cette entente sur la défense des frontières communes qui connait un réel succès, ces trois pays devraient sans tarder mettre en place une politique économique commune dans cette vaste région d’une superficie de 2 781 200 km² qui pour l’instant est sous-peuplée ; uniquement 38 475 931 habitants.
A l’image du Burkina Fasso qui est sur la bonne voie, ces trois pays devraient rapidement atteindre une autosuffisance alimentaire qui est l’un des principaux points de départ d’une politique d’industrialisation. Car le surplus non consommé devrait être transformé avant d’être mis sur le marché intérieure et/ou extérieur.
Mais au-delà de tout, cette alliance pour se consolider et résister aux pressions extérieures doit surtout accueillir de nouveaux membres. Et au regard de la carte ci-dessus, on serait tenté de dire que les prochains pays qui pourraient les rejoindre seraient : le Tchad et la Mauritanie pour des raisons politiques et géographiques. Or, la France est le premier partenaire bilatéral de la Mauritanie ; et elle détient aussi plusieurs bases militaires au Tchad. Au sud du Niger, il n’y a que le Togo qui affiche une relative sympathie avec les pays de l’Alliance. C’est donc dire qu’en attendant d’hypothétiques candidats, les états du Sahel doivent d’abord compter sur eux-mêmes.
Il est vrai que sur le plan militaire, tant qu’ils restent soudés et vigilants mutuellement, ils ont de quoi résister face à l’assaut des terroristes qui sont pour l’heure les seuls moyens directs utilisés pour les déstabiliser.
Il va sans dire qu’ils sont sur la bonne voie. Grace à leur ténacité, beaucoup de pays y compris la France sont déjà en train de revoir leur politique bilatérale. Mais avouons-le, il en faut encore un peu plus en Afrique pour que la France et notamment les pays occidentaux acceptent réellement de traiter d’égal à égal avec les pays africains. Pour l’heure ils croient toujours qu’une recolonisation de l’Afrique est possible. Et pour ne parler que de la France, elle a de nombreux atouts parmi lesquels l’amitié et la fraternité de certains chefs d’Etats africains.
pour le sillon panafricain
La rédaction
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