CHRONIQUES

Cameroun: «l’affaire Afabunwi» Marchandage des libertés à Bafoussam.

Alphonse Mballa nie les faits et se dit serein. Afabuwi Phestor Che, présumé activiste séparatiste, en séjour à la prison centrale de Bafoussam, exige la restitution de la somme de 200 milles francs versés par sa famille au commis de la justice. Une magistrate militaire a entendu les deux parties.«Pour l’affaire Afabunwi, il y a eu rebondissements. Il a été extrait le 31 décembre 2020 par une magistrate du Tribunal militaire qui a entendu les deux parties et a confondu le Greffier à qui elle a exigé de remettre son téléphone, sa carte d’identité et les deux cent mille francs. En effet, celui-ci avait laissé à la personne qui a servi de transmission, la somme de dix mille francs.D’autre part, tout ceci devrait être envoyé la prison centrale de Bafoussam au plus dans les 48 heures. Mais jusqu’à date rien.» Cette alerte, nous l’avons reçu d’une source d’information il y a quelques jours. Elle est assez parlante. Car le 02 janvier 2021, est passé, et Afauwi Phestor Che, présumé militant activiste et séparatiste des mouvements anglophone qui s’opposent au pouvoir de Yaoundé depuis 2016, ne cesse de ruminer à parti de sa cellule à la prison centrale de Bafoussam, une colère noire contre Alphonse Mballa, greffier en poste au tribunal militaire de Bafoussam Cette complainte est justifiée par le fait que le fait qu’en date du 31 décembre dernier, suite à une lettre de dénonciation signée en date du 03 octobre 2020 et transmise par le détenu à la Commission nationale anti-corruption (Conac) sous le couvert du régisseur de la prison centrale de Bafoussam. Cette correspondance charge le greffier Mballa pour « extorsion de sous » en date du 23 septembre 2020 via mobile money. Des faits qualifiés par certains juristes « d’escroquerie » et d’ »abus de pouvoir ». D’où la possibilité pour le détenu de se plaindre directement chez le procureur de la République prés des tribunaux de Bafoussam. Contacté par nos soins en date du mercredi 06 janvier dernier, Me Alphonse Mballa a nié les faits en bloc. En soulignant que les gens sont libres d’écrire contre lui. Pour ce greffier, il ne faut point paniquer face aux plaintes qui ne correspondent pas aux faits.

« L’histoire c’est que le greffier Mballa Alphonse, courant  2020, rallume le téléphone de M. Afabuwi Phestor Che, présumé activiste séparatiste, retenu depuis la Brigade de gendarmerie de Mbouda comme élément de preuve, y retire le contact de sa sœur et lui dit que le juge d’instruction demande 200000frs pour ne pas renvoyer son frère en prison. La famille s’est battue pour lui envoyer 190000frs selon les transferts mobiles money. Mais, celui-ci se trouve mis sous mandat de détention provisoire ce même jour. Après étude, il s’agit  seulement d’une arnaque dont le susnommé a mis le nom du juge devant. En effet, compte tenu des pièces dans le dossier dont celui-ci avait accès, il était convaincu que ce dernier ne sera pas mis en détention. Mais le juge en a décidé autrement.  Je connais des cas dont les appareils (téléphone, laptop) ont été pris à la légion de gendarmerie. Nous avons saisi la Semil(Ndlr :Sécurité militaire) pour que lesdits objets lui soient remis. Le greffier Mballa du tribunal militaire de Bafoussam ouvre les téléphone des justiciable pour prendre les contacts des leurs parents pour les appeler et les extorquer. La Commission nationale anti-corruption (Conac) a été saisie. Plusieurs détenus soupçonnés d’être de présumés séparatistes se trouvent dans la même situation », explique un para-juriste proche du dossier et également prisonnier à Bafoussam.Ces objets et l’argent lui doivent être rendus…Ces faits, pour de nombreux juristes, constituent des violations de L’Ensemble de règles minima pour le traitement des détenus adopté par le premier Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants, tenu à Genève en 1955 et approuvé par le Conseil économique et social dans ses résolutions 663 C (XXIV) du 31 juillet 1957 et 2076 (LXII) du 13 mai 1977 .A la lecture de cet instrument juridique, en ce qui concerne le dépôt des objets appartenant aux détenus, on souligne que : « Lorsque le règlement n’autorise pas le détenu à conserver en sa possession l’argent, les objets de valeur, vêtements et autres effets qui lui appartiennent, ceux-ci doivent être placés en lieu sûr, lors de son admission à l’établissement. Un inventaire de ces objets doit être dressé et il doit être signé par le détenu. Des mesures doivent être prises pour conserver ces objets en bon état. Ces objets et l’argent doivent lui être rendus à sa libération, à l’exception de l’argent qu’il a été autorisé à dépenser.»

DZUDIE NGAMGA

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