Depuis le 2 avril 2024, le Cameroun vit un épisode sans précédent dans l’histoire de son football. Cette crise oppose le Ministère de la Jeunesse et des Sports (MINSEP) et la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), révélant une scène politique complexe et troublée. Les protagonistes de cette affaire se livrent à une bataille sans merci pour le contrôle du football national, avec des répercussions qui vont bien au-delà des terrains de jeu.
Depuis quelques jours, l’Hôtel HILTON de Yaoundé est le théâtre d’une confrontation entre deux staffs techniques nommés par le MINSEP et la FECAFOOT. Cette situation rocambolesque a mis en lumière l’anarchie régnant dans la gestion du football camerounais, avec une équipe nationale des Lions Indomptables privée de ses équipements lors de leur dernière sortie médiatique.
Depuis plus de quatre décennies, le Cameroun expérimente une gestion centralisée et discrétionnaire du pouvoir par le secrétaire général de la présidence de la République, en vertu du décret N° 2019/043. Ce mécanisme, censé être exceptionnel, est devenu la norme, permettant à des personnalités comme Samuel Eto’o et Mouelle Kombi d’invoquer des « très hautes instructions » pour faire valoir leurs décisions.
Samuel Eto’o, non membre du gouvernement, invoque des « très hautes instructions » pour légitimer ses actions, soulevant des questions sur l’authenticité et la paternité de ces directives. Cette situation accentue le désordre et l’instabilité, mettant en lumière le problème de la vacance du pouvoir au sommet de l’État camerounais.
La demande de Samuel Eto’o, basée sur des « très hautes instructions », est juridiquement contestable, seule la personne de Ferdinand Ngoh Ngoh ayant légalement cette prérogative. Cette situation place Eto’o dans une position délicate face aux pouvoirs publics, soulignant le désordre institutionnel et la vacance de pouvoir qui caractérise la gouvernance actuelle.
Le désordre persistant depuis avril 2024 est symptomatique d’une vacance de pouvoir tacite. Même si certains estiment que le Président Paul Biya aime prendre son temps pour résoudre les crises, l’urgence actuelle demande des actions rapides pour préserver l’image du pays à l’international.
Le décret N° 2019/043, attribuant des pouvoirs à Ferdinand Ngoh Ngoh, a été perçu par certains comme un signe de sa future présidence. Cependant, la gestion actuelle et les dynamiques politiques complexes rendent toute prédiction incertaine. Ce qui est certain, c’est que le peuple camerounais aspire à retrouver sa souveraineté et à élire un président capable de répondre à ses attentes.
Face à cette crise et à l’inertie du pouvoir en place, il est crucial pour les Camerounais de s’inscrire massivement sur les listes électorales en vue des prochains scrutins. La participation électorale est la clé pour sanctionner les dirigeants actuels et changer la donne politique.
La rédaction
pour le Sillon Panafricain
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