le Dr Erick Gbodossou, chercheur, tradipraticien et président de « Prometra » International s’est entretenu sur la chaîne sénégalaise 2stv dans la très bonne émission « Entretien » présentée par Sada Kane.
Petite parenthèse : cette émission met à l’honneur le travail de personnalités africaines et éclaire sur des sujets sociétaux et culturels divers. Une des qualités de cette émission est qu’elle laisse le temps à l’invité d’approfondir, d’étayer son propos. C’est ce qu’a pu réaliser le Dr Erick Gbodossou durant cette interview et nous remercions Sada Kane et toute son équipe de lui avoir donné cet espace d’expression.
Ainsi le Dr Erick Gbodossou a d’abord présenté son organisation, Prometra International, et les valeurs de civilisation qu’elle défend, à savoir la promotion des médecines traditionnelles, des savoirs ancestraux et de la spiritualité universelle. Il qualifie la médecine traditionnelle d’avenir de la santé humaine, et la santé comme la base du développement. Conscient du rôle important joué par les tradipraticiens en Afrique où ils soignent 80% de la population, Prometra souhaite avant tout tracer le cadre légal qui leur permettra de jouer pleinement leur rôle de messagers sanitaires.
Il soutien ainsi un développement endogène de l’Afrique et interpelle les scientifiques du continent à rester/revenir vers l’Afrique qui, comme il le répète souvent, a énormément à donner, notamment en matière de santé.
« L’occident est une société qui produit des techniques et des biens, l’Afrique est une société qui produit des Hommes. » Voilà pourquoi selon lui le système cartésien est inefficace puisqu’il sert à « valoriser l’individu au dépend du groupe ».
Il revient sur l’épisode Ebola, où avec la fondation Young, la Morehouse School of Medicine et l’armée américaine, il avait laissé entrevoir un début de solution naturelle, à base de plantes directement issues des savoirs des tradipraticiens. Il répète à ce sujet, « en matière de santé, nous avons plus a donné qu’à recevoir du Nord« .
Et cela, il l’illustre parfaitement en prenant l’exemple de la surmédication et de l’inefficacité d’un grand nombre de médicaments, là où le guérisseur ne connait tout au plus que 7 plantes. Le Dr Gbodossou explique : il ne connait que 7 plantes mais il les connait par coeur car il les étudiera toute sa vie et bénéficie des connaissances et expériences de ces ancêtres. De plus, chaque plante possède entre 41 et 61 possibilités de vertus. On imagine donc comment le guérisseur avec seulement 7 plantes peut faire énormément de choses pour sa communauté.
Enfin, le Dr Gbodossou n’aura de cesse de le dire, l’alimentation est la base de tout et la malnutrition comme il le rappelle souvent, tue plus que le paludisme, la tuberculose et le sida réunit. Pourtant, selon lui 1/10 du budget consacré au sida suffirait à combattre efficacement la malnutrition, et ainsi faire reculer un grand nombre de maladies.
En définitive, la médecine traditionnelle, et cet interview en est la parfaite illustration, est un domaine lié à de nombreux enjeux, à savoir, la santé, l’alimentation, la spiritualité, la préservation des cultures endogènes, mais aussi l’environnement, le développement, l’emploi, la propriété intellectuelle et les rapport Nord/Sud.
En cela nous vous conseillons de visionner cet « entretien » pour en apprendre d’avantage et découvrir la richesse inestimable que l’Afrique peut apporter au monde.
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