Le gouvernement Biya ne veut rien pour réhabiliter la mémoire des héros historiques. Il croit que cette non réhabilitation postule à une logique d’éradication de l’Upc de la mémoire des jeunes générations.
Le15 janvier 2021, à l’occasion de la commémoration de l’an 50 de la mort d’Ernest Ouandié, un upeciste a prôné la continuité du combat des pères fondateurs de l’Upc. « Nous sommes entrés à l’Upc un an avant la mort d’Ernest Ouandié. Au moment de son arrestation en aout 1970, je me trouvais en Yougoslavie comme représentant de l’Union nationale des étudiants camerounais(Unek) dans le cadre d’un congrès d’étudiant. Là on m’a annoncé l’arrestation du camarade Ouandié. La presse française annonçait l’assaut final. Mais nous avons pris l’engagement de poursuivre le combat de Um Nyobe, Ernest Ouandié, Philippe Roland Moumié, Ossende Afana, Martin Singap et Ernest Ouandié. Il faut que le combat continu avec les nouvelles générations. Ces jeunes qui aujourd’hui ont entre 15 et 30 ans », soutient le leader du parti nationaliste Théophile Nono, upeciste dans l’âme, ajoute que
« la démarche de Ouandie est à la fois symbolique et atypique. Il était en exil. Il a fait le choix de rentrer se battre au pays. C’est un sacrifice suprême qu’il a fait. Nous devons lui rendre un hommage pour cet choix patriotique.» C’est ainsi que sous son impulsion, contrairement aux autres années, les militants de l’Union des populations du Cameroun (Upc) à l’Ouest se sont déployés de manière significative à l’occasion de la commémoration de l’an 50 du décès d’Ernest Ouandié, leader nationaliste condamné à mort et exécuté sur la place publique le 15 janvier 1971 à Bafoussam. Les membres du collectif mémoire 50 se sont bien investis avec des militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc). Une manière de monter qu’au-delà des chapelles politiques, la dynamique républicaine devrait prévaloir.
Ernest Ouandié est né en 1914 à Badoumla, arrondissement de Bana dans la région de l’Ouest du Cameroun et est mort fusillé le 15 janvier 1971 à Bafoussam par le régime d’Ahmadou Ahidjo, premier président de la République du Cameroun. Ouandié est une grande figure de la lutte pour l’indépendance du Cameroun et des premières années de la république camerounaise. Il succède à Félix-Roland Moumié à la mort de ce dernier en tant que président de l’Union des populations du Cameroun(Upc). La loi du 16 janvier 1991 votée par l’Assemblée National du Cameroun lui confèrera le statut de héros national. En 1927, à l’âge de 13 ans, son père est déporté aux travaux forcés à Djimbong (Haut- Nkam) dans les plantations de café des colons français ; il n’en reviendra qu’en 1929, renvoyé car très malade pour s’installer à Bangou avec sa famille. Il est enseignant dans le secteur public ; sa carrière est marquée par d’innombrables affectations dites disciplinaires, en réalité à caractère politique.1944-1948, il enseigne à Edéa et milite dans l’Union des Syndicats Confédérés du Cameroun ( USCC).1948 au 15 janvier 1971, militant, puis dirigeant de l’Union des Populations du Cameroun (UPC). Arrêté dans la région du Moungo en 1970 et condamné à mort par le tribunal militaire de Yaoundé », il est exécuté sur la place publique le 15 janvier 1971 à Bafoussam.
Guy Modeste DZUDIE
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