En 2011, le président Alpha Condé a mis en place, grâce au soutien du système des Nations unies, une commission provisoire de réflexion sur la réconciliation nationale. Celle-ci était codirigée par le grand imam de la mosquée Fayçal, Elhadj Mamadou Saliou Camara et l’archevêque de Conakry, Mgr Vincent Coulibaly. Malheureusement, les recommandations de cette commission n’ont jamais été appliquées. Depuis, on n’en parle plus.
Lors de l’assemblée générale virtuelle de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) ce samedi 24 juillet, Cellou Dalein Diallo a dévoilé les raisons de cet échec.
D’abord, le président de l’UFDG dit que son parti est favorable à la réconciliation nationale parce que de nombreux Guinéens ont été victimes de violences de tout genre : « La réconciliation, c’est un objectif visé par notre parti parce que nous sommes conscients du fait que notre pays a été victime de plusieurs types de violence qui ont éloignés parfois les composantes politiques ou ethniques de notre pays. Ça doit être un objectif. »
Mais pour Cellou Dalein, pour qu’il y ait une vraie réconciliation, il faut passer la vérité, la justice et la réparation : « Il y a une expérience de réconciliation à travers le monde. Il faut tourner cette page douloureuse en la lisant, en essayant de faire en sorte que les victimes aient droit à la vérité, à la justice, à la réparation et qu’ensemble on mette en place des garanties de réconciliation. »
Plus loin, il révèle les raisons de l’échec de la mise en place d’un processus de réconciliation nationale alors que le chemin avait été balisé par la commission codirigée par Elhadj Mamadou Saliou Camara et Mgr Vincent Coulibaly : « […] Il se trouve qu’à cet égard, les deux religieux, appuyés par les Nations unies ont fait un excellent travail. Le rapport de cette commission provisoire est très pertinent. Sa mise en œuvre aurait permis d’aboutir aux objectifs que je viens de rappeler. Malheureusement, Alpha n’est pas un homme de réconciliation. C’est un homme de conflit et de désordre. Il ne faut pas compter sur lui pour réconcilier les Guinéens. Il crée les conflits là où il n’y en a pas. Son premier conflit avec ces gens (les deux religieux, ndlr) c’est ce qu’il a dit qu’il faut sortir du cadre les violences intervenues entre 2010 et 2015. Les religieux n’ont pas accepté. »
Il demande aux Guinéens de croire à la sincérité de son parti à œuvrer pour la réconciliation des Guinéens, mais une réconciliation qui ne pourrait s’obtenir sous le règne d’Alpha Condé : « Il faut que les Guinéens sachent que l’UFDG a le souci d’œuvrer pour le rassemblement, la réconciliation des Guinéens autour des valeurs essentielles. Et on ne peut y arriver que par l’instauration de l’Etat de droit, pour qu’il y ait une justice forte et indépendante qui sera un recours pour le citoyen le plus modeste, pour les entreprises. Mais pour que cette justice joue ce rôle, il faut qu’il soit libre, indépendante. Or, Alpha ne peut pas tolérer une justice indépendante. »
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