Selon le classement effectué en 2020, la République Guinée occupe la 2ème place mondiale en matière d’exportation de bauxite avec 80 millions de tonnes exportées en 2020 contre seulement 15 millions de tonnes en 2010. Lors de la 9ème assemblée générale virtuelle de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) de ce samedi 26 juin 2021, le président de cette formation politique de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, soutient que cette explosion de nos exportations de bauxite brute n’est pas en soi une performance à mettre à l’actif du gouvernement.
Pour justifier cela, l’ancien Premier ministre sous l’ère Conté a apporté quelques précisions. « Elle est consécutive à l’augmentation très forte de la demande mondiale d’aluminium, de l’existence d’importantes réserves de bauxite de bonne qualité dans notre pays, et de l’épuisement et de la fermeture de certaines mines qui approvisionnaient plusieurs fonderies d’alumine et d’aluminium. La production mondiale d’aluminium est passée en effet de 23,7 millions de tonnes (t) en 1999 à 57, 9 millions en 2015. La part de la Chine dans cette production mondiale d’aluminium est passée quant à elle de 11, 5% en 2000 à 54, 7% en 2015.Parallèlement, la production de l’alumine a augmenté à peu près dans les mêmes proportions en passant de 56, 2 millions de tonnes en 2002 à 115,2 millions en 2015. Il faut rappeler que plusieurs compagnies minières qui exploitent actuellement la bauxite dans notre pays s’étaient engagées dans leurs conventions de base à construire des usines d’alumine et même d’aluminium.
Le gouvernement aurait dû convaincre ces compagnies de respecter leur engagement initial et à soumettre les nouvelles compagnies à la même obligation. Surtout que la production d’alumine est moins complexe et requiert moins d’énergie que la production d’aluminium. »
« En général, on met les usines d’alumine là où il y a la bauxite et les usines d’aluminium là où il y’a l’électricité. Malheureusement, le gouvernement n’a pas respecté cette règle et a signé des avenants aux conventions de base libérant les compagnies de leurs engagements de créer des usines d’alumine en Guinée. En renonçant à cette transformation sur place de notre bauxite, le gouvernement guinéen prive ainsi notre jeunesse de dizaines de milliers d’emplois et notre économie de la majeure partie de la valeur ajoutée qu’on aurait pu tirer de l’exploitation de notre bauxite. », explique l’opposant. Et d’ajouter ceci : « l’usine de Fria a une capacité installée de 600.000 tonnes d’alumine par an. Pour ce faire, elle transforme environ 1,5 millions de tonnes de bauxite et génère 1200 emplois directs et 2000 indirects »
Pour finir, Cellou Dalein Diallo a fait savoir « qu’en transformant sur place les 80 millions de tonnes que nous exportons actuellement, on aurait créé 170.000 emplois directs et indirects pour la jeunesse guinéenne. Même si on ne transformait que la moitié de nos exportations brutes, on aurait généré 85.000 emplois. Ce qui est loin d’être négligeable dans le contexte de chômage endémique auquel notre pays est confronté. L’exploitation minière industrielle ne contribue actuellement qu’à environ 6, 5% de l’emploi formel alors qu’elle représente 22% du PIB et 80% des exportations. »
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