par Jean-Pierre Djemba
Ce qui se passe au Tchad, doit en effet être un cas d’école pour tous les acteurs intelligents de la scène politique d’Afrique francophone qui est d’avantage que la sphère géographique anglophone, plus engluée dans la conception oligarchique, patrimoniale et tribale du pouvoir politique moderne.
En effet, il n’est pas totalement à exclure qu’au moment où l’on écrit la constitution qui vient d’être violée au Tchad, ses promoteurs pensaient sincèrement à la faire respecter et fonctionner. On ne peut pas vraiment en douter, compte tenu d’une part, de l’influence du modèle démocratique français qui d’ailleurs a inspiré toutes nos lois fondamentales, et d’autre part, la pression de l’environnement international qui pousse et incite les dirigeants africains, à à la démocratisation des institutions politiques de leurs pays. Et le bon exemple à ce sujet, est le discours de Mitterrand à la Baule dans les années 1990.
Mais comme prendre le pouvoir en ayant des intentions nobles est une chose, et autre chose est l’exercer dans un environnement caractérisé essentiellement d’une part, par l’ignorance des masses, et d’autre part, par l’entourage ethnique et clanique, il est arrivé inéluctablement ce qui devait arriver lorsque celui qui est aux commandes n’est pas membre d’une organisation patriotique ayant une claire conscience des enjeux politique géostratégiques et attestant d’un véritable savoir faire politique et organisationnel : l’égocentrisme du tenant du pouvoir qui y est poussé par une horde de courtisans multi-éthniques, et la tribalisation du pouvoir qui est notamment promue et instillée par le besoin de se sécuriser en comptant d’abord sur les membres de sa tribu.
Une fois que ce décor est planté, la descente aux enfers est inévitable même si elle dure très, très longtemps comme cela a été le cas au Tchad ou le macabre dénouement vient de se produire avec l’horrible résultat qui révulse nos yeux. Alors comment faire pour éviter cela et s’engager résolument vers des Etats viables et pérennes ?
Commencer par chercher à être politiquement véritablement indépendants pour pouvoir faire le choix qui est nécessaire entre d’une part, la reproduction sérieuse du modèle occidental, et d’autre part, la réinvention d’un modèle qui nous soit propre. Ce préalable s’impose aux forces alternatives véritablement conscientes des enjeux de civilisations auxquels l’Afrique est confrontée. Pour ses forces, le pouvoir n’a pas pour objectif d’assurer à ses détenteurs de confortables moyens d’existence et de subsistance. Il a essentiellement pour but de rendre les populations africaines heureuses en rendant possible ce qu’elles souhaitent, et de remplir une mission de pérennisation d’une civilisation dont les origines remontent pour les adeptes de cette école de pensée, à l’Egypte ancienne qui devrait à tout le moins, servir de référence dans les nouveaux choix sociétaux que nous pourrions être amenés à faire.
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