Par Joel TCHASSOM
Pour le Sillon Panafricain
Le Togo se trouve à un carrefour politique délicat. Récemment, l’Assemblée nationale togolaise a adopté une nouvelle Constitution qui prévoit la transition vers un régime parlementaire. Cette réforme, qui intervient après des années de gouvernance sous le président Faure Gnassingbé, a suscité une vive réaction de l’opposition et de la société civile.
La nouvelle Constitution, qui devrait transformer le pays en un régime parlementaire, a été perçue par certains comme un coup d’État constitutionnel, une manœuvre pour permettre au président actuel de maintenir son emprise sur le pouvoir. Le président Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, a été accusé par l’opposition de chercher à prolonger son règne indéfiniment, malgré les élections législatives et régionales imminentes.
L’opposition maintient ses manifestations, malgré leur interdiction, pour protester contre ce qu’elle considère comme une dérive autoritaire. La tension monte alors que le pays se prépare pour les élections législatives reportées au 29 avril, dans un contexte où le projet de nouvelle Constitution et l’interdiction de manifester ont été dénoncés comme un tour de vis du régime.
Dans ce climat de défiance, la Conférence des évêques du Togo a appelé à la prudence concernant la réforme et au dialogue politique inclusif après les résultats des prochaines élections. La société civile et plusieurs partis d’opposition ont également exprimé leur inquiétude, craignant que les changements constitutionnels ne soient qu’un moyen pour le président de se maintenir au pouvoir.
Le Togo, avec son paysage politique complexe et ses défis économiques et de droits humains, se trouve à un moment critique. Les progrès réalisés ces dernières années pourraient être compromis si les tensions politiques ne sont pas résolues de manière constructive et démocratique.
Alors que le Togo s’apprête à devenir un régime parlementaire, la question demeure : cette transition mènera-t-elle à une véritable démocratisation ou à une consolidation du pouvoir existant ? Seul l’avenir nous le dira.
Togo : Réformes Constitutionnelles et Réactions Panafricaines – Une Analyse Critique
La récente réforme constitutionnelle au Togo a suscité une vague de réactions à travers le continent africain, notamment de la part de la CEDEAO et des mouvements panafricains. La CEDEAO, qui a envoyé une mission exploratoire au Togo, semble se trouver dans une position délicate, oscillant entre le rôle de médiateur et celui de spectateur face aux tensions politiques croissantes. Cette posture contraste avec l’approche plus ferme adoptée par l’organisation régionale vis-à-vis des États de l’Alliance du Sahel, soulignant une certaine incohérence dans ses interventions.
D’autre part, les dimensions panafricaines se manifestent clairement dans la réaction de figures telles que Tikpi Atchadam, président du Parti national panafricain (PNP), qui dénonce la révision constitutionnelle comme une tentative de perpétuer le statu quo politique. Cette position est renforcée par la critique de l’historien Michel Adovi Goeh-Akue, qui exprime des doutes quant à l’impact réel de la transition vers un régime parlementaire sur la situation politique du pays.
La CEDEAO, malgré son implication apparente, fait face à des critiques pour sa gestion de la crise togolaise, certains estimant que l’organisation régionale s’est embrouillée, écornant davantage son image déjà ternie. En revanche, l’opposition togolaise cherche à tirer parti de la présence de la CEDEAO pour faire avancer ses revendications, notamment en ce qui concerne la réforme constitutionnelle et les élections à venir.
Dans ce contexte, le panafricanisme se présente comme une force critique, remettant en question les actions et les motivations des acteurs politiques au Togo. Les mouvements panafricains, tout en reconnaissant la nécessité de réformes, appellent à une véritable transformation démocratique qui va au-delà des changements superficiels de la structure gouvernementale.
La situation au Togo représente un test crucial pour la CEDEAO et le panafricanisme. Alors que le pays se prépare pour les élections législatives, la question demeure : ces réformes conduiront-elles à un renouveau démocratique ou simplement à une consolidation du pouvoir en place ? La réponse à cette question déterminera non seulement l’avenir du Togo mais pourrait également influencer la trajectoire politique de la région ouest-africaine.
La majorité des panafricanistes actifs qui sont traditionnellement opposés à la CEDEAO expriment souvent des critiques envers l’organisation. Ils la perçoivent comme étant influencée par des intérêts extérieurs, notamment ceux de la France, et critiquent sa gestion des crises politiques dans la région. Certains estiment que la CEDEAO fait preuve d’un « deux poids, deux mesures » dans ses interventions, en condamnant les coups d’État militaires tout en semblant impuissante face aux manipulations constitutionnelles par des chefs d’État en place.
De plus, la récente crise au sein de la CEDEAO, avec le retrait annoncé de certains États membres et les tensions autour des réformes constitutionnelles, a exacerbé ces critiques. Les panafricanistes appellent à une vision plus unifiée et indépendante qui priorise les intérêts des peuples africains sur ceux des dirigeants individuels.
En somme, les panafricanistes actifs cherchent une CEDEAO qui agit de manière cohérente et indépendante, en faveur d’une véritable démocratie et d’une gouvernance qui reflète les aspirations panafricaines. Ils souhaitent que l’organisation régionale joue un rôle plus constructif et impartial dans la résolution des crises politiques et la promotion de la démocratie en Afrique de l’Ouest.
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