Au Mali, les meetings se multiplient à Bamako, mais les revendications sont toujours les mêmes. Les Maliens demandent entre autres : l’arrêt immédiat des missions de la CEDEAO au Mali ; le retrait pur et simple du Mali de la CEDEAO …
Il y a de cela quelques semaines, le Premier ministre, Choguel Maïga était à Ségou dans le cadre de l’ouverture du festival sur le Niger. L’occasion était bonne pour lui d’évoquer les opérations militaires en cours au Centre du pays, précisément dans la région de Ségou où les Famas engrangent des succès.
En effet, dans son intervention forte appréciée par l’assistance, le PM a brillamment évoqué la situation sécuritaire dans le pays. Une situation marquée par une offensive généralisée des Famas. Depuis plusieurs semaines, les forces armées maliennes mènent des opérations d’envergure contre les groupes terroristes dans plusieurs régions du pays, plus précisément dans les localités du Centre. Le chef du gouvernement dira que ces opérations enregistrent des succès partout. Et Choguel Maïga précise : « Ces succès sont obtenus grâce aux hommes et par la mise à disposition d’équipements aériens et terrestres. Et cela démontre si besoin le souci constant des plus hautes autorités du pays de préserver la vie des troupes engagées sur les différents théâtres d’opérations à travers le pays. Aujourd’hui, l’armée malienne est en train d’être dotée de moyens pour accomplir sa mission de protection des personnes et de leurs biens et aussi de reconquête du territoire national ». Aujourd’hui, les dernières victoires enregistrées par les Famas dans la région de Mopti confortent les propos tenus par le Premier ministre à Ségou.
Au centre du Mali, les forces armées maliennes (Famas) annoncent avoir neutralisé 203 terroristes à Moura. « Un massacre de civils » dans le même village, situé dans le cercle de Djenné, est évoqué dans certaines publications sur les réseaux sociaux. Une autorité locale de Djenné, joint par Studio Tamani, ne confirme pas ces allégations. Mais la Minusma se dit « préoccupée ».
203 terroristes neutralisés, 51 personnes interpellées, 200 motos brûlées et des armes et munitions saisies. Selon l’armée malienne, c’est le bilan des opérations « de grande envergure » menée dans la zone de Moura. Les forces armées maliennes indiquent que ces opérations se sont déroulées entre le 23 et le 31 mars derniers. Elles précisent, dans un communiqué, que c’est le fruit des « renseignements bien précis », sur une rencontre entre les différents Katibats à Moura. Cette localité est le « fief des terroristes depuis quelques années », martèlent les Famas.
L’armée souligne que les personnes interpellées ont été transférées après leurs premières auditions, au pôle judiciaire spécialisé, chargé de l’instruction des affaires de terrorisme.
Une autorité locale de Djenné ne confirme par la « mort des civils »
Ce communiqué des Famas intervient au moment où des publications sur les réseaux sociaux font état de nombreux civils tués dans le même village de Moura. Joint par Studio Tamani, une autorité locale du cercle de Djenné ne confirme pas ces allégations. L’autorité qui a requis l’anonymat affirme qu’elle a, elle aussi, « vu les publications sur les réseaux sociaux, mais n’a pas eu échos de cela sur le terrain ». L’État-major général des armées, dans son communiqué, invite les populations, « à la retenue contre les spéculations diffamatoires à l’encontre des Famas ». Les forces armées maliennes affirment poursuivre la sécurisation dans la zone, et rappellent que le respect de droits de l’homme reste une priorité dans la conduite des opérations.
De son côté, la Minusma tire la sonnette d’alarme et « condamne toute violence contre les civils ».
Dans un tweet, la Minusma dit être informée « des confrontations entre les Famas et des groupes extrémistes à Mourrah ». Elle se dit aussi « très préoccupée par les allégations de violences survenues contre des civils » et « condamne toute violence contre les civils ».
La Minusma précise aussi, dans sa publication, qu’elle « est en concertation avec les autorités maliennes pour établir les faits et les circonstances ». La Minusma promet aussi « une action permettant de répondre aux besoins immédiats, y compris sécuritaires, des communautés affectées ».
La réalité, c’est qu’au fur et à mesure que les Famas avancent, la présence inutile de la Minusma est remise en question. D’ailleurs ces derniers jours, lors de nombreux meetings qui ont eu lieu à Bamako, les revendications des Maliens sont claires concernant la Minusma, ils demandent le non-renouvellement, sous aucun prétexte du mandat de la Minusma.
Même avec la mise à la porte des troupes militaires occidentales, la présence de l’ONU continue de mener la mission de déstabilisation du pays cible. La Centrafrique et l’est de la RDC en sont de parfaits exemples. Cela, dit, en Centrafrique, la Minusca est sous la loupe et a du mal à faire un geste sans être contrôlée. Mais malgré cela, la mission parvient tout de même à faire passer des armements aux groupes rebelles. En RDC, c’est surtout la population congolaise qui condamne la présence de la Monusco qui met des bâtons dans les roues de l’instance dont la présence est tout aussi controversée au sein de la population.
Au Mali, la Minusma se sent réellement en danger, car avec les avancées des Famas, il est clair que la mission de l’ONU est en net recul tout comme ses alliés terroristes.
La CEDEAO continue de creuser sa propre tombe !
Au Mali, les meetings se multiplient à Bamako, mais les revendications sont toujours les mêmes.
Les Maliens demandent entre autres : l’arrêt immédiat des missions de la CEDEAO au Mali ; le retrait pur et simple du Mali de la CEDEAO ; la création d’une monnaie nationale, symbole de souveraineté ; la fermeture puis la nationalisation de toutes les entreprises et sociétés françaises au Mali ; le non-renouvellement, sous aucun prétexte, du mandat de la Minusma ; la révision intelligente de l’Accord d’Alger. Les mouvements ont, aussi, réaffirmé leur soutien indéfectible aux recommandations des assises nationales de la refondation en ce qui concerne la durée de la transition. Ils proposent un plafond de 5 ans pour la fin de la transition en cours.
Le courage du gouvernement malien fait beaucoup plus d’effet qu’un régime de sanction illégale. Et ça devient compliquer pour la CEDEAO en ce moment.
La Cour de justice de l’Union économique et monétaire ouest-africaine a rendu une décision importante dans la crise entre le Mali et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, CEDEAO. Dans une décision rendue publique le jeudi 24 mars 2022, la juridiction ordonne la suspension des sanctions économiques adoptées par les chefs d’État de l’organisation sous régionale contre le Mali et cela suite à une requête introduite par les autorités de la transition.
Les chefs d’État de la CEDEAO réunis en sommet extraordinaire à Accra le 25 mars ont décidé de maintenir les sanctions contre le Mali. Que vaut alors une décision de justice si elle n’est pas appliquée ? Les dirigeants de la CEDEAO et de l’UEMOA ont-ils du respect pour leurs propres juridictions ?
En effet, la Cour de justice de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a ordonné, jeudi 24 mars dernier la suspension des sanctions économiques imposées au Mali par l’UEMOA et la CEDEAO. Pour rappel ces sanctions ont été décidées lors du sommet extraordinaire tenu à Accra au Ghana le 9 janvier 2022.
Le gouvernement malien par le biais d’un collectif de six avocats, avait saisi, le 2 février 2021, la Cour de justice de l’UEMOA de deux recours, contre les décisions issues de la Conférence des chefs d’État et de gouvernements de l’UEMOA en date du 9 janvier 2022.
Le premier visait « à obtenir de la Cour de Justice de l’UEMOA, l’annulation » des décisions prises contre le Mali.
Le second sollicitait « la suspension de l’exécution des sanctions eu égard aux effets gravement préjudiciables à l’État du Mali, aux populations maliennes et africaines vivant au Mali ».
La Cour s’est donc prononcée le jeudi sur le deuxième recours. Aussi par voie de communiqué « Nous déclarons la requête aux fins de sursis à exécution introduite par l’État du Mali recevable en la forme, ordonnons le sursis à l’exécution des sanctions prononcées par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UEMOA lors de sa session extraordinaire tenue, à Accra, le 9 janvier 2022 et figurant dans son communiqué final ».
Cependant, les Chefs d’État de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest réunis le vendredi 25 mars 2022 à Accra au Ghana ont décidé de maintenir les sanctions prises contre le Mali. Les chefs d’État de la sous-région ne donnent-ils pas raison à leurs détracteurs qui affirment sans ambages qu’ils sont à la solde de Macron ? Ce dernier n’a pas hésité de dire, après la fermeture de RFI et France 24, qu’il s’entretiendra avec le Président ghanéen au sujet du Mali. Le maintien des sanctions contre le Mali par les dirigeants de la CEDEAO n’a aucune base juridique. Comment comprendre que ceux qui sont censés représenter l’autorité, la loi et le droit sont les premiers à les ignorer, dès lors qu’une décision n’est pas à leur faveur. À quoi sert-il alors d’avoir des juridictions communautaires, si leurs décisions ne sont pas respectées ?
Sans grande surprise, le sommet d’Accra ne pouvait avoir d’autre objectif que d’essayer de faire plier le Mali à travers son chef d’État Assimi GOITA qualifié d’indocile. Il n’y était convoqué que pour être réprimandé et même dans le pire des cas, y être probablement pris dans un piège. Comme il fallait naturellement s’y attendre, les ordres donnés depuis Paris ont été exécutés à Accra par les chefs d’États africains dans le but de donner davantage de gages à la soif de vengeance du Président Macron contre le Mali.
Actuellement, le comportement de la CEDEAO montre de plus en plus que cette instance n’a aucunement un rôle constructif, même si en réalité, et surtout en toute indépendance, il aurait un très bon rôle à jouer en Afrique de l’Ouest. Mais évidemment, sans indépendance, aucune instance ne peut rien faire. Mais pourquoi se forcer à suivre les diktats de Paris ou encore de Washington, qui eux, ont pour seul but de se redéployer militairement, surtout Washington, qui serait prêt à prendre tous les pays d’Afrique sans aucune exception, juste pour continuer à tenir l’Europe sous son joug en leur lançant des miettes comme toujours, mais surtout, pour empêcher des pays du bloc de l’Est comme la Russie, la Chine ou l’Iran de prendre position aux côtés des pays africains. Car ce genre d’alliance amènerait à des soulèvements anti-impérialistes, et cela n’arrange pas les défenseurs de l’hégémonie occidentale. Si ces puissances occidentales n’étaient pas derrière ces coups fourrés, il est clair que les condamnations auraient déjà afflué. Mais comme toujours, c’est le silence complet au niveau international. En attendant, la France a endossé le rôle du mauvais flic en continuant de vouloir noyer le Mali sous les sanctions et les États-Unis continuent donc de garder la casquette du bon flic en tentant des petites manœuvres qui consistent à vouloir apaiser les tensions entre le Mali et la CEDEAO. Alors qu’à travers la visite de l’émissaire américain Peter Pham, Washington a bien montré qu’en un claquement de doigts, il pouvait faire lever les sanctions de la CEDEAO contre le Mali.
Il est également possible que le fait de maintenir le Mali sous sanctions illégales puisse créer une sorte de division à long terme au sein du continent africain, comme cela a été le cas avec la Russie durant le conflit en Ukraine. Donc soit vous êtes pour le Mali et donc vous êtes considéré comme un ennemi, soit vous êtes contre et vous êtes des nôtres. C’est le jeu préféré des Occidentaux. Vont-ils réellement arriver à diviser l’Afrique de cette manière ?
En bref, à ce rythme-là, la CEDEAO ne va pas faire long feu, mais ce serait bénéfique pour un pays souverainiste comme le Mali qui n’a pas besoin de la CEDEAO ou de qui que ce soit pour se relever !
Les États-Unis continuent de se déployer en Afrique de l’Ouest, toujours dans la stratégie de recolonisation de l’Afrique. Si la présence française prend fin, ce n’est certainement pas pour être remplacée par Washington.
La Côte d’Ivoire, devenue la nouvelle base arrière des États-Unis, et comme toujours contre la volonté du peuple ivoirien, sert maintenant d’extension à Washington pour s’installer en Afrique de l’Ouest, ou en tout cas, là où il n’y a pas de base militaire française.
L’Ambassade des États-Unis au Togo annonce que le pays de l’Oncle Sam envisage de s’implanter dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest dont le Togo dans sa soi-disant « stratégie de prévention des conflits et de promotion de la stabilité ».
Les États-Unis annoncent leur intention de s’étendre au Bénin, au Ghana, en Guinée et au Togo, pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest, qui entre donc dans sa politique de prise du monopole du golfe de Guinée.
Le gouvernement américain annonce aujourd’hui son intention de s’associer à cinq pays côtiers d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée et Togo) dans le cadre de la stratégie décennale des États-Unis pour la prévention des conflits et la promotion de la stabilité. En réponse à des problèmes communs soulevés dans chacun des cinq pays, cette stratégie permet aux États-Unis de travailler en collaboration avec les gouvernements et la société civile sur une approche régionale intégrée pour prévenir les conflits, promouvoir la résilience et la stabilité et favoriser le développement économique. Elle s’inscrit dans le cadre des liens historiques des États-Unis et des relations établies avec le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée et le Togo, et de notre désir de forger des liens plus solides vers des objectifs communs.
Les États-Unis et le Togo ont un intérêt commun à promouvoir la stabilité dans tout le Togo, comme en témoigne la création en août 2019, soutenue par le gouvernement américain, du Comité interministériel de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent (CIPLEV). La stratégie américaine de prévention des conflits et de promotion de la stabilité offre des ressources supplémentaires, conjointement avec la stratégie nationale du Togo pour prévenir l’extrémisme violent, afin de promouvoir la stabilité et de renforcer la résilience des communautés à risque du Togo.
En plus de l’Afrique de l’Ouest côtière, la stratégie américaine identifie Haïti, la Libye, le Mozambique et la Papouasie-Nouvelle-Guinée à titre de pays prioritaires. Chaque collaboration présente une opportunité unique de tirer parti des enseignements, de renforcer l’engagement du gouvernement des États-Unis aux côtés de ses partenaires et de favoriser conjointement la résilience face aux chocs politiques, économiques et naturels. Les travaux menés dans le cadre de la Stratégie sur les zones côtières de l’Afrique de l’Ouest viendront compléter l’engagement continu du gouvernement américain en faveur de la paix et de la prospérité au Sahel, et s’appuieront également sur le partenariat de longue date du gouvernement américain avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
La Stratégie s’appuie sur la diplomatie ainsi que la coopération et l’assistance au développement et au secteur de la sécurité pour obtenir des résultats communs. Elle vise à relever les défis locaux de manière plus efficace grâce à la flexibilité ; à une analyse en profondeur ; à de solides consultations faisant intervenir des partenaires locaux, nationaux et régionaux ; et à la collaboration avec des organisations internationales et pour le développement.
Et tous ces pays dans la cible de Washington, qui veut s’en servir de base arrière pour ses opérations de colonisation, visent à chaque fois un pays anti-impérialiste. En Afrique de l’Ouest, il s’agit de reprendre le contrôle du golfe de Guinée, mais aussi, pour faire tomber ou rappeler à l’ordre rapidement des pays de la côte, comme la Guinée équatoriale. Mais également, de s’implanter dans des endroits encore plus stratégiques pour renforcer la présence militaire à travers le monde et saboter ainsi plus facilement les coopérations entre les pays qui œuvrent pour un monde multipolaire. Car évidemment, la France a peur de se faire éjecter de l’Afrique, grâce à qui, elle se sert dans les sous-sols pour puiser ce dont elle a besoin gratuitement, mais les États-Unis sont en train de perdre leur monde hégémonique, dirigé par eux-mêmes. Car évidemment, de plus en plus de pays à travers le monde optent pour un monde multipolaire et pour la fin de la politique hégémonique impérialiste qui a conduit le monde à sa perte. En regardant les pays dans le monde dans lesquels il y a une présence militaire américaine, aucun ne s’en est sorti indemne.
Pour le SillonPanafricain
La Rédaction
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