Le Baccalauréat camerounais de l’enseignement secondaire général, a débuté le lundi 08 juin 2021, sur l’ensemble du territoire camerounais, avec plus de 200 mille candidats, toutes séries confondues. Les épreuves obligatoires prennent fin vendredi.
Seulement des voix s’élèvent pour décrier l’organisation de l’examen de ce diplôme qui ouvre la porte de l’enseignement supérieure aux lauréats.
Partout, des candidats se plaignent de l’absence des feuilles de composition, en plus des emplois de temps jugés fantaisistes, le tout couronné de mesures sécuritaires et absurdes sans objet.
Halte au lycée d’Éligi- Essono à Yaoundé, dans le 1er Arrondissement de la capitale politique du Cameroun.
Les quatre premières journées de composition restent un très mauvais souvenir pour certains candidats. Ces derniers se sont confiés au reporter du Sillon Panafricain venu s’enquérir de leurs impressions, après quatre jours de composition.
Candidate au Baccalauréat A4 option Allemand, Y. Enomo nous confie : » Il n’y a pas de feuilles de composition en quantité adéquate . Dès que tu commets une erreur sur ta feuille de composition, tu fais savoir ta requête au chef de salle, il te répond que le directeur de l’Office du Baccalauréat du Cameroun ( OBC), a dit qu’il n’y a pas assez de feuilles de composition. Et lorsque tu insistes, il menace de te mettre dehors, menaçant de mettre fin à ta composition. Les plus courtois te disent que le chef de mission a dit qu’il n’y a pas de feuilles de composition en nombre suffisant », nous fait-elle savoir.
Tout à côté, plusieurs candidats s’empressent de charger l’OBC: » Ici au lycée d’Elig – Essono, il n’ y avait pas de feuilles de composition suffisantes pour l’épreuve d’Anglais. Plusieurs élèves qui ont fait des erreurs et ont revendiqué une autre feuille de composition, se sont vu éconduire sans façon par les chefs de salle et la chef de mission. Une candidate a par exemple signé au bas de sa rédaction d’Anglais ( Essay ) dont le sujet portait sur une lettre. Le chef de salle a refusé sa copie, parce qu’il ne fallait pas signer. La fille a demandé une autre feuille de composition, en vain. Et voilà, c’est fini pour elle. l’Anglais est une discipline principale pour les candidats au Baccalauréat A », confient en chœur, plusieurs candidats.
Approché par votre reporter, un surveillant appuie les accusations des élèves, mais s’en débine, en arguant qu’il n’a aucun pouvoir, et qu’il n’est qu’un simple surveillant. Et pourtant, les examens officiels au Cameroun, comme tout le système d’enseignement secondaire, sont financés par les pauvres parents.
Les frais de dossiers sont particulièrement élevés : 11 500 francs CFA pour le seul baccalauréat d’enseignement secondaire général. Aussi l’OBC empoche-t-il des dizaines de milliards de francs CFA chaque année.
L’on se demande alors bien comment avec de frais de dossiers aussi élevés, des candidats en arrivent à ne pas avoir de feuilles de composition. Selon un ancien chef de centre d’examen en retraite, la norme c’est de prévoir trois épreuves et trois feuilles de composition par candidat.
Un emploi de temps de composition fantaisistes.
Pour la journée de ce jeudi 10 juin 2021 par exemple, les candidats au Baccalauréat A, ont fait face à l’épreuve de Mathématiques de 08 heures à 10 heures, puis , ont passé quatre heures de temps à ne rien faire, en attendant de reprendre la composition dans l’après-midi à 14 heures, pour le compte de la Géographie, et de l’Education civique et morale plus tard. » Pendant ce temps, il nous est interdit de sortir, et nous ne pouvons même pas réviser pour tuer ces longues heures, parce qu’on ne nous permet pas d’avoir ne serait-ce qu’un bout de papier. Or, pendant ces très longues heures creuses, on pouvait bien nous laisser sortir, pour que nous jetions un dernier coup d’œil à nos cahiers », s’indigne une candidate.
En somme, et relativement à l’an dernier, les candidats se plaignent du très mauvais déroulement des examens de l’Office du Baccalauréat du Cameroun, et se demandent bien à quoi servent tous les milliards francs CFA empochés, et auxquels il faut ajouter la subvention de l’État.
H.S
pour le sillonpanafricain.net