Une dictature reste une dictature même si elle ne dit pas son nom par manque de courage de s’assumer en tant que telle, où simplement par ruse pour abuser l’opinion publique. Au Cameroun nous sommes dans une dictature. Cela ne devrait plus faire aucun doute ne serait-ce que parce qu’une république ne peut pas normalement et objectivement être dirigée pendant 40 ans par la même personne. Dans un tel cas généralement, on s’arrange alors tout au moins à donner le change aux censeurs en permettant ne serait-ce qu’une alternance factice qui bien évidemment tempère alors les humeurs, les jugements et les critiques même si in fine, elle ne les oblitère pas. Au Cameroun, le régime du « Renouveau » a depuis des lustres fait table rase de ces états d’âme et assume désormais sans complexe le paradoxe qui voudrait que qu’il continue de parler et de se présenter comme une république dans un contexte qui ne s’y prête pas et dans lequel singulièrement, ni au niveau de l’idiosyncrasie, ni au niveau des individus (son personnel politique), on ne connait pourtant pas d’alternance et encore moins de projet politique s’inscrivant dans la perspective de faire concrètement le bonheur des populations. Face à un tel sombre tableau, la question logique et centrale qui devrait s’imposer et se poser à tous, est de savoir pourquoi ça n’explose pas et non pourquoi l’on parle d’insurrection car, la nécessité de cette dernière devient un impératif. Il faut pour cela se souvenir des propos d’Abraham Lincoln qui disait ceci ; « N’importe qui, n’importe quel peuple qui le souhaite et qui en a le pouvoir, a le droit de se révolter et de renverser le gouvernement en place, et d’en former un qui lui convient mieux. C’est là un droit très précieux et très sacré… Bien plus, une majorité constituée par n’importe quelle portion du peuple peut faire une révolution et abattre une minorité… C’est une des qualités des révolutions de ne pas être menée par des vieilles idées ou de vieilles lois… ». Depuis longtemps, le Cameroun est mûr pour une révolution qui tarde simplement et malheureusement à avoir lieu.
Jean-Pierre DJEMBA