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« En vérité, ce qui nous sépare désormais de cette victoire, ce ne sont pas principalement les forces néocoloniales et impérialistes. Ce sont d’abord tous les patriotes qui se battent « à moitié », sans détermination, dans des états d’âmes confus. Ce sont ensuite et surtout, ces innombrables compatriotes hésitants ou inconséquents : convaincus de la nécessité d’en finir avec le régime odieux de l’U.N.C., mais se consumant dans l’attentisme et rêvant de miracles impossibles, ou, pire encore, marchandant leur soutien au mouvement révolutionnaire et se perdant dans toutes sorte d’entreprises dérisoires et mesquines. »

Hier comme aujourd’hui et demain, la révolution a vraiment besoin de clarté et de suite dans les idées. C’est justement dans cette veine qu’un peu comme un prophète, il y a 38 ans, le Cdt Kissamba le disait déjà dans l’extrait ci-dessus du Rapport politique qu’il présentait en sa qualité de Secrétaire Général de l’UPC, aux délégués du III ème Congrès de ce parti qui était alors dans la clandestinité. Mais manifestement par manque de suite pratique dans les idées, la manière dont les choses se sont passées une décennie après cette assise historique qui devait pourtant ouvrir de nouvelles perspectives politique, économique et sociale à notre pays, et s’y passent même encore aujourd’hui en 2020 où le personnel politique camerounais se montre toujours incapable de faire la différence dans ses choix, entre un objectif final et des objectifs intermédiaires par lesquels la lutte doit nécessairement passer tout simplement parce qu’elle est un processus qui pose très souvent de nombreux problèmes auxquels il faut constamment trouver des solutions permettant d’avancer vers l’objectif final, on pourrait dire que beaucoup dans notre landerneau politique, n’avaient pas à l’époque et n’ont toujours pas aujourd’hui saisi le sens profond de son propos. En effet, la révolution a non seulement besoin de clarté dans l’appréciation de la situation que l’on veut changer, mais aussi dans la compréhension de tout ce qu’il faut faire pour arriver à cette fin.

Nous comprenons que cela ne soit toujours pas aujourd’hui clair pour bon nombre de ceux qui parlent pourtant de vouloir changer politiquement les choses dans notre pays. Nous le comprenons fort bien simplement parce qu’ils n’ont pas d’une part, toujours sérieusement pris connaissance et bien assimilé l’ensemble de l’excellent travail théorique qui a été notamment abattu sur le sujet par les premiers dirigeants du mouvement national camerounais que conduisait alors avec brio l’UPC avec à sa tête la génération des UM Nyobé, Félix Moumié, Ernest Ouandié, Abel Kingué, et ensuite celle des Ossendé Afana, Ndo Michel, Woungly-Massaga. Nous le comprenons d’autant mieux encore que d’autre part justement parce que, à cause de cette grave lacune, contrairement à ce que beaucoup pensent à tort, tant qu’ils ne seront pas véritablement bien outillés pour pouvoir traduire concrètement dans les faits, tout ce qui aura été bien conçu théoriquement, il ne se passera rien qui soit à l’avantage de notre peuple dans notre pays.

Et quand bien même dans ces conditions par extraordinaire un miracle viendrait à se produire dans l’inversion du rapport de force en présence sur le terrain de l’action politique, le manque manifeste d’une stratégie d’ensemble comme en 1992, pourrait de nouveau tout compromettre et renvoyer de nouveau le changement aux calendes… camerounaises.

Par Jean-Pierre Djemba

La révolution a besoin de clarté et de suite dans les idées !

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