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En prenant de nouveau une décision de justice donnant raison le 10 juillet 2020 à l’UPC, certains juges au Cameroun confirment une tendance qui cesse de faire d’eux de simples auxiliaires du pouvoir exécutif auquel ils obéiraient au doigt et à la lettre. Une heureuse option qui en même temps qu’elle affirme vis-à-vis de ce dernier, leur émancipation, ouvre d’heureuses perspectives à la démocratie camerounaise dont l’un des piliers est une justice jouant pleinement son rôle de troisième pouvoir. On pourrait donc dire à partir de cet acte courageux que tout n’est plus pourri au « royaume » du Cameroun, comme on le pensait jusqu’ici. En effet, lorsque l’on a idée du corset dans lequel sont enfermés depuis 1982 notamment, les pouvoirs législatif et judiciaire, rendre une décision contre un ministre ne saurait être considéré autrement que comme un exploit et un acte d’indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif dont il est le représentant.

Le faire une fois passerait encore, et pourrait être interprété comme un moment de relâchement visant à donner l’impression du démocratiquement correct dont ont besoin tous les régimes forts. Mais le faire deux fois comme c’est le cas ici, devient plutôt historique et présage probablement d’un changement et d’une évolution dans les mentalités des magistrats qui sont en train de s’opérer dans un pays qui était plutôt jusqu’à présent considéré comme étant dirigé par un prince ayant une main de fer dans un gant de velours. Du jamais vu au Cameroun en effet où la Justice vient de donner coup sur coup, des signes annonçant qu’elle est désormais décidée à prendre le large pour voguer désormais dans des eaux qui n’aient plus rien à voir avec les humeurs et les oukases de tous ceux qui bénéficieraient d’une once du pouvoir Exécutif.

En effet, le fait qu’elle ait donné raison hier au CPP d’Edith Kaban Ka Walla qui avait alors maille à partir avec M. Tita Fon Samuel lui disputant la présidence du CPP et qui de ce fait bénéficiait incontestablement pour les besoins d’une cause qui semblait joué et perdu d’avance pour son adversaire, du soutien de M. Atanga Nji, le bouillant ministre de l’Administration territoriale (Minat) ayant en charge, le portefeuille des partis politiques, était déjà inédit.  Mais qu’aujourd’hui, elle récidive au profit de l’UPC et rejoue la même partition au profit de l’UPC ne peut être considéré que comme l’amorce d’un virage à 180 degrés qui prend forme et que personne n’espérait plus avant la fin du régime en place dans ce pays. En effet, au grand étonnement de pratiquement tous les observateurs de la chose publique dans notre pays, la justice vient de repasser les plats en donnant raison à l’UPC au secrétariat général de laquelle elle rétablit le Dr Baleguel Nkot qui avait été remplacé à ce poste par M.  Bapooh Lipot, par une simple décision administrative ministérielle balayant au passage, le vote que les militants de ce parti avaient fait huit mois auparavant, dans un congrès.

Comme il n’y a jamais deux sans trois et que les mêmes causes dans les mêmes conditions produisent les mêmes effets, tous les yeux sont désormais rivés sur le cas du Manidem.

Par Jean-Pierre Djemba

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