La dextérité véhémente de Assimi Goïta qui avait fait un pied de nez à la France fait son œuvre dans la sous région Afrique de l’Ouest. Si les chefs d’État ouest-africains avaient pris des sanctions fortes contre Bamako le 9 janvier dernier, celles-ci viennent d’être suspendues par la Cour de Justice de l’UEMOA.
C’est une décision qui change la donne pour le Mali et redistribue les cartes entre Assimi Goïta et les chefs d’État ouest-africains. Alors que ce vendredi 25 mars, la CEDEAO tient un sommet extraordinaire à Accra, la Cour de Justice de l’UEMOA vient de suspendre les sanctions économiques adoptées contre le Mali le 9 janvier.
Face à la volonté d’Assimi Goïta de se maintenir cinq années supplémentaires au pouvoir, les chefs d’État ouest-africains avaient décidé de mesures dures : le gel des avoirs du Mali à la banque centrale commune aux huit États membres de l’UEMOA, celui des entreprises publiques et des organismes parapublics maliens, la suspension du pays de toute assistance financière des institutions internationales…
Des sanctions contestées par l’État malien qui a diligenté un collectif d’avocats pour les faire annuler. Le 21 février dernier, ils ont déposé deux recours dénonçant leur « illégalité absolue ». Ils viennent donc d’obtenir gain de cause.
Bamako a notamment fait valoir que les textes de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) prévoient qu’elle ne peut solliciter ni recevoir de directives ou d’instructions des institutions ou organes communautaires, des gouvernements des États membres de l’UEMOA, de tout autre organisme ou de toute autre personne. Elle ne peut donc être utilisée pour asphyxier un État membre.
Cette décision n’est pas définitive, souligne un ancien magistrat malien, car elle n’est que « suspensive ». « Cela ne présage pas de la décision définitive que prendra la Cour de Justice de l’UEMOA », précise-t-il.
Reste qu’elle est une première victoire de taille pour la junte tant les sanctions mettent le pays en difficulté économique. « À la veille du sommet du 25 mars, cette ordonnance met le régime malien en position de force face aux chefs d’État de la CEDEAO », commente un diplomate basé à Bamako.
Exceptionnellement invité, Assimi Goïta a choisi, selon nos informations, de ne pas se rendre au sommet extraordinaire de la CEDEAO. Dans un courrier transmis à la Commission de la CEDEAO, le président de la transition marque seulement sa « disponibilité à interagir par visioconférence » avec les chefs d’État ouest-africain. Il a annoncé dépêcher Abdoulaye Diop, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Maïga, le ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement, Ibrahim Ikassa Maïga, le ministre de la Réforme de l’État et Fatoumata Sékou Dicko, la ministre chargé des réformes politiques et institutionnelles pour représenter le Mali. Signe qu’aucun accord décisif ne pourra avoir lieu durant le sommet.
source : Cameroon Voice
pour le Sillonpanafricain
Par Joel TCHASSOMPour le Sillonpanafricain.net Présentation du contexte : réélection de Donald Trump et ses…
Le Tchad est plongé dans une crise politique et économique sans précédent. Depuis l'assassinat du…
Les chefs d'État africains ont appelé à une réforme du Conseil de sécurité et de…
L'Alliance des États du Sahel (AES) est confrontée à une insécurité permanente, avec une recrudescence…
Découvrez les derniers développements de l'enquête sur Mahamat Déby, président du Tchad, soupçonné de corruption…
“Explorez la création historique de la Confédération des États du Sahel (AES) par le Burkina…