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Les élections législatives sénégalaises de 2024 se sont déroulées  de manière anticipée le 17 novembre 2024 afin de renouveler pour cinq ans les 165 membres de l’Assemblée nationale du Sénégal.

La coalition Libérer le peuple mené par le parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF) d’Ousmane Sonko réalise une percée et quadruple son nombre de sièges, devenant la principale force d’opposition. La coalition Sauver le Sénégal menée par le Parti démocratique sénégalais connait quant à elle une légère baisse de sa part des voix, mais parvient toutefois à augmenter son nombre de sièges.

Le PASTEF obtient trois quarts des sièges, obtenant entre 119 et 131 sièges, contre quinze pour la coalition de l’ancien président Macky Sall, selon les résultats préliminaires. Dès le soir du scrutin, celui-ci est félicité par Barthélémy Dias et Amadou Ba. Alors que la coalition de Macky Sall dénonce initialement des fraudes, celui-ci finit par féliciter le vainqueur, dont la victoire est écrasante. La non-contestation des résultats est alors inédite.

De part son ampleur, cette victoire permet au PASTEF d’avoir les coudées franches pour appliquer son programme, axé sur une réforme constitutionnelle, la création d’emplois, la souveraineté alimentaire, et l’engagement à tenir ses promessesen terme de lutte contre la corruption et d’indépendance de la justice.

Ce 22 novembre, la Commission nationale a confirmé les résultats officiels, le parti PASTEF obtient 130 sièges sur les 165 qui composent le Parlement.

Le retour sur la scène politique de l’ancien chef de l’État Macky Sall six mois après avoir quitté le pouvoir, a marqué un tournant décisif dans la campagne législative et laisse entrevoir de nouvelles perspectives politiques.

Cela ouvre la voie à un affrontement politique de grande envergure entre deux des dirigeants les plus influents du Sénégal, une sorte de « deuxième tour de la présidentielle », selon plusieurs analystes.

L’ancien Président sénégalais (2012-2024) Macky Sall, est sorti de sa retraite pour diriger la liste de la coalition de l’opposition Takku Wallu Sénégal, une alliance politique entre son parti l’Alliance pour la République (APR) et le Parti démocratique sénégalais (PDS) de son prédécesseur à la tête de l’Etat, Me Abdoulaye Wade.

Macky Sall a d’ailleurs démissionné de ses fonctions d’envoyé spécial du Pacte de Paris pour les peuples et la planète (4P), poste que lui avait proposé le président français Emmanuel Macron à la fin de son second mandat.

C’est inédit dans les annales politiques du Sénégal qu’un ancien président qui vient à peine de terminer ses mandats à la tête du pays, soit candidat à des élections législatives.

En décidant de s’engager personnellement dans la campagne législative, l’ex président compte rendre plus difficile la reddition des comptes à travers l’immunité parlementaire et le privilège de juridiction dont bénéficient les anciens ministres et l’ancien président de la République. La coalition Takku Wallu Sénégal s’est fixé comme objectif de contrer la déferlante du Pastef et d’imposer une cohabitation au nouveau régime incarné par le président Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko.

Les résultats officiels des élections législatives ont confirmé mardi la victoire écrasante des Patriotes africains pour le travail, l’éthique et la fraternité – PASTEF.

Le parti au pouvoir a raflé 40 des 46 départements du pays en plus de 7 circonscriptions sur les 8 que compte la diaspora, ce qui réconforte davantage l’encrage du Pastef dans la sphère politique sénégalais, après la présidentielle de mars dernier.

Le parti a réussi à s’imposer même dans les localités jadis considérée comme des bastions imprenables de l’ancien président Macky Sall, qui arrive certes deuxième, mais très loin derrière ses successeurs au pourvoir.

Menacé de poursuite judiciaire dans son pays, l’ex-chef de l’Etat était à la tête de la coalition Takku Wallu. Il a battu campagne depuis le Maroc où il est installé depuis avril ; une absence qui a énormément fait défaut à son camp.

Pendant ce temps, le président Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko possèdent désormais tous les leviers du pouvoir pour mettre en œuvre leur différente réforme institutionnelle.

Jean-Philippe BELEDE
pour le Sillon Panafricain

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