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L’écartement de la norme et la normalisation de l’écart.

Les images parlent d’elles-mêmes. Dans cette vidéo devenue virale sur la toile, l’on voit avec désolation et consternation comment est froidement assassinée une jeune dame. L’on se croirait dans un film d’horreur. Que non! Nous sommes au Cameroun.

Le plus affligeant c’est qu’il y’a des personnes pour qui la vie humaine n’a plus de valeur, pour qui la dignité humaine est une vue de l’esprit. Pour ces personnes, tuer est un acte anodin. Assassiner est désormais quelque chose de normal. Hubert MONO NDZANA ne disait-il pas : « Au Cameroun l’on a écarté la norme pour normaliser l’écart»?

Au regard de ces comportements inhumains, l’on pourrait créditer cette théorie du philosophe et enseignant. Ce qui fait davantage mal c’est l’inconscience, mieux l’insouciance avec laquelle les bourreaux de la jeune dame effectuent cette ignoble besogne.

Pour ces camerounais d’une autre mentalité, cet adage n’a visiblement pas de sens: « La vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie»
Le paroxysme stratosphérique qu’a atteint la violence dans le Noso mérite moult interrogations. Comment en est-on arrivé là ? Chacun peut se faire sa propre idée là dessus. Mais à la question de savoir pourquoi tout cela persiste, les regards sont tournés vers le gouvernement. Ils le sont davantage qu’il nous avait été présenté en grandes pompes « Le Grand Dialogue National ( GDN)» comme étant la panacée à la résolution de la crise dans le Noso.

Au terme justement de ce grand, de ce très « gras » dialogue national, des recommandations avaient été faites en attendant les résolutions. Où en sommes-nous véritablement aujourd’hui ? De deux choses l’une : Soit ce grand dialogue national était vide de réel contenu, soit il était contenu d’un vide réel. Tout compte fait, et selon toute vraisemblance, le GDN n’arrive pas à faire stopper les violences meurtrières dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest; et cet énième assassinat le démontre à souhait.

Ce GDN n’avait même pas encore livré tous ses secrets qu’on se précipitait d’ores et déjà, au sein d’une certaine opinion, à le considérer comme la baguette magique qu’on utilisera pour retrouver l’accalmie au Noso.
Aujourd’hui ce même ce Grand Dialogue National et ses résolutions recommandées ou ses recommandations résolues n’est plus d’actualité. Normal, l’on a écarté la norme pour normaliser l’écart. C’est justement parce que l’anormal est devenu normal que des camerounais peuvent, sans aucune gêne, hôter la vie à une jeune femme, de façon barbare et sauvage.

Ces compatriotes, auteurs de ces atrocités agissent afin que la maxime de leurs actions soit érigée en règle universelle. Une règle universelle qui selon eux devrait se résumer, aux kidnapping, meurtres assassinats Etc.

Sauf que le bon sens qui est est la chose la mieux partagée devrait orienter les actes et pensées de ces frères et les amener à faire un aggiornamento, une introspection profonde de leur mode de vie. Tout comme le pic atteint des violences dans le Noso devrait inciter les autorités gouvernantes à une redéfinition des politiques, méthodes, et moyens utilisés pour mettre un terme à cette barbarie dans le Noso.

À un moment donné, l’humilité, mieux l’humanisme devrait pousser les uns et les autres à changer de voie, de stratégie. Aucune paix ne sera possible tant que les deux camps n’acceptent pas mutuellement leurs erreurs afin de s’accepter mutuellement. Ce serait donc là une optique indéniable et sûre pour un retour à la paix ; Une paix durable qui fera sans aucun doute, de ces régions en crise, des régions à venir, des régions d’avenir et des régions de l’avenir.

En ce moment, l’écart restera écart et la norme demeurera norme…

Par Jacques Banyoglog, Journaliste

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