Il faut le dire et le redire sans se lasser, ni craindre, ni de heurter des susceptibilités dans plusieurs camps politiques de notre pays. Kamto et le MRC n’ont rien à voir avec Um Nyobé, et l’UPC ne serait-ce que parce que d’une part, le contexte dans lequel on doit respectivement replacer les éléments de notre propos, et d’autre part les acteurs qui sont en mouvement, ne sont pas identiques même si l’objectif principal à atteindre dans les deux époques, qui est de débarrasser le Cameroun des affres du néocolonialisme, reste inchangé.
Cependant, question de méthode et de tactique, en ce moment précis de notre combat pour le changement, le MRC et Kamto, se révèlent être objectivement et conjoncturellement nécessaires pour faire bouger les lignes dans notre pays. En effet, considérer le MRC et Kamto comme la fin de l’histoire de notre lutte, est une erreur stratégique que ne peuvent commettre que ceux qui n’ont pas une bonne compréhension de l’histoire des événements politiques et du processus qui commande la résolution des multiples problèmes qu’ils posent constamment et auxquels il faut trouver des solutions concrètes pour avancer.
Sur la scène politique camerounaise actuelle en effet, au-delà des résultats que la majorité des populations appelle légitimement de tous ses voeux, trois faits majeurs doivent principalement requérir l’attention des acteurs politiquement conscients : premièrement, la nécessité d’une alternance et au mieux, d’une alternative ; deuxièmement, l’évaluation quantitative et qualitative, puis l’analyse des forces en présence sur le terrain ; et troisièmement, la stratégie et la tactique préconisées par les uns et les autres, pour arriver à leurs fins.
Ne pas être capable de procéder à cette lecture dans le camp des forces qui se battent pour le changement, est manifestement le signe d’une faiblesse structurelle et politique qui les condamne à faire du sur-place ou au mieux à tourner en rond. Ce qui revient au même. Le MRC et Maurice Kamto ne sont pas le problème. Le problème c’est ce que les forces politiquement conscientes qui luttent pour le changement, font du MRC et de Kamto dans l’étape actuelle de notre combat.
Par Jean-Pierre Djemba, le 26/07/2020