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Polygame et père de 14 enfants, Barkindo Inoussa est écroué à la prison centrale de Foumban pour abus de confiance. Jeté en cellule puis en prison au moment de l’enquête préliminaire, il a sollicité en vain une mise en liberté sous garant comme l’exige le code de procédure pénale camerounais. Suite à sa condamnation par le tribunal de première instance de Foumban, il a interjeté appel et a introduit une demande de mise en liberté pour comparaitre libre avant le verdict.Mbororo sédentarisé à Mfeyet prés de Foumban, Barkindo Inoussa, 50 ans environ, polygame et père de 14 enfants, tient à sortir de la prison centrale de Foumban pour rentrer dans son village et pouvoir s’occuper de sa nombreuse famille, abandonnée à elle depuis son incarcération intervenue depuis le 11 novembre 2019. Ce qui fait déjà 14 mois de détention illégale, selon ses proches. Le mardi 02 février dernier, il comptait sur « la clairvoyance et la non partialité » du juge de la Cour d’appel de l’Ouest pour retrouver sa liberté. Malheureusement pour lui, l’affaire a été renvoyée dans un mois. Ce qui choque ses proches notamment Lehrer Amadou qui l’assiste en qualité de traducteur-interprète et de conseil. « Ce frère a été piégé et jeté en prison pour rien. Ses bourreaux ont profité de son analphabétisme pour le mettre en prison. On l’a fait signé un procès-verbal d’audition sans qu’il ne soit assisté par un conseil, et pourtant, il ne sait ni lire ni écrire. Pour le pousser à verser, à la base d’une reconnaissance de dette établie frauduleusement, la somme de 600 milles francs au bénéfice de Nsangou Mounchigam Aboubakar, secrétaire du chef du village Mfeyet dans l’arrondissement de Njimom prés de Foumban. Maintenant, nous voulons qu’il comparaisse libre. Car, les faits dont il a été injustement accablés font croire que les gendarmes se sont pressés de le jeter en prison en espérant qu’il devait passer aux aveux et s’empresser de payer la somme réclamée afin qu’ils obtiennent des commissions chez le plaignant avec qui ils seraient de connivence. Au niveau du parquet de Foumban, la même logique a prévalu », dénonce Lehrer Amadou. Celui-ci est autant courroucé que ; selon lui, de nombreux Mbororos dans la région de l’Ouest sont régulièrement « victimes des cas de  lenteurs judiciaires  par des personnes sans foi ni loi qui abusent de leur analphabétisme pour créer des fausses affaires judicaires ou les font jeter en cellule ou en prison suite à des accusations mensongères en vue de les extorquer de l’argent ou de les amener à les remettre des bœufs en guise de compensation ».

Par contre, les arguments avancés du côté de la brigade de gendarmerie de Foumban pour justifier la privation de liberté de Barkindo ne sont pas des moindres. « L’enquête menée nous a permis de réunir à l’encontre du nommé Barkindo Inoussa, les indices laissant présumer qu’il aurait commis l’infraction d’Abus de confiance , prévue et réprimée par les articles 74-02, 318-1-b du code pénal….Nous avons déclaré à l’intéressé que nous l’arrêtons au nom de la loi pour être conduit devant monsieur le Procureur de la République prés des tribunaux de Foumban pour toute fins utiles»,souligne-t-on dans un document. L’adjudant Nguendja Damien Bénédicte, officier de police judiciaire et auxiliaire de monsieur le Procureur de la République des tribunaux de Foumban poursuit dans cette logique en maintenant que les opérations conduites par lui accompagné du gendarme major Hermine Josiane Olinga, se sont déroulées conformément au code de procédure pénale. Selon les pandores camerounais, le plaignant veut la restitution complète de son argent ou de cinq bœufs.
Cette sollicitation qui n’emporte pas l’adhésion de Lerher Amadou, traducteur et interprète pour le compte du nommé Barkindo au niveau de la Cour d’appel de l’Ouest. «Ces gens sont de mauvaise foi. Barkindo a sollicité en date du 20 novembre 2020, une mise en liberté au Président de la Cour d’appel de l’Ouest. Il a présenté comme l’exige le code de procédure pénale camerounais deux garants qui justifient des garanties de représentation. Il s’agit des nommés Usumanu Biri et Dabo Mohamadou. Passer 14 mois de détention en violation des textes constitue un abus à dénoncer», soutient-il. A cet effet, il faut souligner que l’article 9 du pacte international relatif aux droits civils et politique condamne les détentions illégales, même celles liées aux lenteurs judiciaires :« Tout individu a droit à la liberté et à la sécurité de sa personne. …Tout individu arrêté ou détenu du chef d’une infraction pénale sera traduit dans le plus court délai devant le juge …La détention des personnes qui attendent de passer un jugement ne doit pas être la règle, mais la mise en liberté peut être subordonnée à des garantie assurant la comparution de l’intéressé à l’audience.»
DZUDIE NGAMGA

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