Contact Information

Sillon Panafricain 8 CLOS DU MATIN 95800 CERGY (FRANCE).

Nous sommes disponibles. Appelez maintenant.

Premier pharmacien biologiste africain, enseignant à l’Université des Montagnes et acteur politique camerounais et panafricain , il est décédé le mercredi 15 avril dernier à l’âge de 80.

Après le décès de Pr Lazare Kaptué survenu il y a moins de trois jours à Yaoundé, l’université des Montagnes est à nouveau frappé par le deuil. En effet, le Pr Jean Michel Tékam, ancien vice-président de cette institution et vice-doyen chargé de pharmacie est décédé le 15 avril 2020.

Reste pour bon nombre de personnes, la densité de la vie scientifique et politique de Pr Jean Michel Tékam l’inscrit dans le sillage des figures mémorables de l’histoire du Cameroun. Premier pharmacien biologiste africain, après avoir enseigné dans plusieurs universités parisiennes et algériennes, il rentre au Cameroun au début des années 1990 pour participer entièrement au combat pour la démocratie.

Panafricain

Membre très actif de l’Union pour le changement puis du front des alliés pour le changement pour la revendication de la victoire volée de Fru Ndi lors de l’élection présidentielle d’octobre 1992, il fonde dans la foulée le Parti social et démocrate camerounais(Psdc), avec un penchant socialiste et panafricain.  Sa résidence logée dans l’immeuble siège de la pharmacie du Benin est en quelque sorte le point focal du mouvement pour la restauration de « la victoire volée » à Bafoussam. Prenant ses distances de la direction du Front Social démocrate (Sdf en anglais), il se lance dans la compétitions pour les élections municipales de janvier 1996. Il conduit la liste des candidats du Psdc pour la conquête de l’ex commune urbaine de Bafoussam.  Il bat campagne avec acharnement en se présentant comme défenseur de la cause Bamiléké et digne héritier de Monseigneur Albert Ndongmo, allias « homme tonnerre ». Il est vaincu. Car c’est la liste du Sdf conduite par le feu commandant Norbert Kaké qui est déclarée victorieuse.  En décembre de cette année, Jean Michel Tékam tire les leçons de son échec, il dissout le Psdc dans le Sdf. Malheureusement pour lui, il n’est pas investi comme candidat de cette formation politique lors des élections législatives de 1997. Trahi à plusieurs niveaux, y compris au plan familial, il se sépare de Dr Rose Marie Tékam pour convoler en juste noce avec Charlotte Tékam.

Déçu également politiquement, le Pr Tékam se retire du Sdf et lance une nouvelle formation politique, le parti démocrate socialiste(Pds). Sous la bannière de ce parti, il est candidat à l’élection législative de 2002 et à l’élection présidentielle de 2004.Expulsée de l’immeuble siège de la pharmacie du Benin courant 2005, il déménage de Bafoussam pour Douala et lance La Nouvelle Pharmacie du Benin. Recruté en qualité d’enseignant à l’université des Montagnes, il met en berne son déploiement politique pour se consacrer à l’encadrement des étudiants du département de pharmacie. Ses prouesses suscitent l’admiration de nombreux étudiants de la filière pharmacie. Ils l’appellent affectueusement « père Tékam ».  Promu vice-doyen chargé de la coordination de la filière pharmacie, Pr Jean Michel Tékam met du sien pour la consolidation de l’image de l’Université des Montagnes. Ce qui vaut aussi sa promotion comme vice-president de cette institution. Une responsabilité dont il est déchargé quelques temps après…Peut-être à cause de la maladie qui commence à le ronger.

Combat pour le retour au multipartisme

Toujours passionné de politique, il ignore le Pds et rejoint les rangs de l’Union des populations du Cameroun (Upc) en qualité de vice-president. Une manière pour lui de militer dans le parti de ses premiers amours. Et surtout de rendre hommage à Félix Roland Moumié, Ruben Um Nyobe, Ernest Ouandié, Ossende Ofana… Et particulièrement à Monseigneur Albert Ndongmo. D’ailleurs, en 1987, ce prélat de l’église catholique hostile au régime de Yaoundé a quitté le Canada, son pays d’exil, pour venir à Paris administrer un baptême à titre spécial à l’un des fils de Jean Michel Tékam. C’est dans cette foulée, qu’en compagnie d’Albert Mukong, le pharmacien lance le Front des démocrates camerounais(Fdc) qui deviendra, selon certains, l’ancêtre du Sdf. Très actif pour le retour du multipartisme au Cameroun, le Pr Jean Michel Tékam est condamné, au début des années de braise, à cinq ans de prison par contumace dans le cadre de l’affaire Yondo Black, bâtonnier de l’ordre des avocats accusé et condamné pour avoir voulu créer un parti politique au Cameroun. C’est grâce à l’amnistie générale déclarée par le parlement camerounais en 1991 qu’il est libre de retourner au Cameroun. Ce qu’il fait en rentrant s’impliquer à fond comme directeur de campagne dans la région de l’Ouest du candidat Ni John Fru Ndi porté par l’Union pour le Changement lors de la première élection présidentielle pluraliste d’octobre 1992. Avant de mourir le Pr Jean Michel Tékam a organisé, il y a deux ans, au quartier à Famla à Bafoussam, des funérailles pour rendre hommage à son défunt père Njitap, grand père du célèbre footballeur Gérémi Sorel Njitap Fotso.

 DZUDIE NGAMGA

Share:

administrator

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *