L’espoir est possible quand bien même, Les vaccins contre le COVID 19 déchainent des passions universelles. Au Cameroun elles sont aggravées par des réactions émotives et syncrétiques, sans aucune base objective, constituant un écran de fumée qui gêne la compréhension du problème par les populations. De surcroît, les détracteurs de la vaccination ne proposent pas de solution pour mettre fin à cette pandémie qui menace l’humanité.
Pour le comprendre le problème, le bon sens commande de connaitre d’abord deux choses : qu’est-ce que le COVID? Qu’est-ce que le vaccin ?
Tout le monde sait que le COVID est une maladie causée par un virus que l’on attrape en touchant sa bouche, son nez ou ses yeux avec ses mains qui auront été au préalable en contact avec une surface devant laquelle un malade de COVID aura parlé, chanté, toussé ou éternué. Mais ce que beaucoup de gens ne semblent pas percevoir, quand ils ne le nient pas, c’est l’ampleur du phénomène. Le nombre de morts et la rapidité de la progression de la pandémie, à quoi s’ajoutent les effets économiques et sociaux. Quand on dit que la mortalité de cette maladie est faible (2 à 3%), c’est vrai. Cependant cette forme d’expression cache une réalité cruelle : le nombre de morts. Au 6 janvier 2021, il y avait 86,5 millions de cas dans le monde et 1,87 millions de décès, selon une étude française.
Qu’est-ce que le vaccin ?
La vaccination consiste à introduire dans le corps humain tout ou partie d’un germe (virus ou microbe) pour le protéger contre la maladie causée par ce germe. En réponse l’organisme fabrique des anticorps qui vont détruire le germe s’il pénètre plus tard dans le corps. Depuis 1796, date de la découverte du premier vaccin (vaccin contre la variole) par un médecin anglais nommé EDWARD JENNER, la vaccination n’a cessé de montrer son efficacité.Malgré quelques réactions post vaccinales plus désagréables que graves, la vaccination est devenue le principal moyen de prévention des maladies au 20 e siècle. Elle a permis de faire disparaitre du monde (éradiquer) une maladie terrible comme la variole, et de « maîtriser à des degrés divers six graves maladies humaines — la diphtérie, le tétanos, la fièvre jaune, la coqueluche, la poliomyélite et la rougeole », sans compter la typhoïde, les hépatites virales, le Human papilloma virus (HPV) qui cause le cancer du col de l’utérus, etc… Prenons deux cas de vaccin parmi tant d’autres. Le laboratoire MODERNA déclare avoir vacciné plus de 30 000 personnes et que 94% de ces personnes étaient protégées contre le COVID sans effet secondaires graves. Le laboratoire PFIZER dit la même chose sur plus de 40 000 personnes vaccinées dans 6 pays différents avec une efficacité de 95% et des effets secondaire pas graves. Il en est de même du vaccin russe et d’autres. Il y a des dizaines de vaccins sur le marché et d’autres arrivent. Chacun veut sa part de marché, ce qui est une preuve indirect des potentialités de ces vaccins. Les hommes d’affaires ont flairé la bonne affaire. Si donc l’efficacité des vaccins contre le COVID est démontrée, pourquoi les gens hésitent ou même s’opposent au vaccin contre le COVID ? Cette tendance n’est ni nouvelle ni étonnante, ni propre au Cameroun. En France, par exemple, face à une flambée épidémique de rougeole on est réticent à utiliser un vaccin dont l’efficacité et la tolérance ne sont plus à démontrer. Les oppositions contre le Dr JENNER, et contre Louis PASTEUR qui a découvert le vaccin contre la rage, étaient très virulentes et venaient plus des scientifiques (y compris des médecins) que du bas peuple. Il n’y a pas plus sot que celui qui prétend savoir alors qu’il ne sait rien. Pourtant Edouard JENNER avec son vaccin sauva des millions de vies humaines, mais ces détracteurs ne le sauront que plus tard. Il est possible que ceux qui s’opposent aujourd’hui au vaccin contre le COVID soient amenés demain à « avaler leur langue », comme disait le professeur RAOUL à propos de ceux qui s’opposaient au traitement du COVID par la chloroquine et l’azythromicine. A ce jour aucun médicament anti viral supérieur à la chloroquine ou l’hydroxy chloroquine n’a émergé, sauf peut-être les produits de la pharmacopée africaine qui souffrent par ailleurs de la non publication de travaux scientifiques prouvant définitivement leur efficacité et surtout leur innocuité. Au stade actuel de l’utilisation des vaccins anti-COVD, on peut faire les observations suivantes :1) l’expérience israélienne montre que le vaccin diminue les formes graves de COVID. 2) On ne sait pas encore si les nouveaux variants du virus diminueront l’efficacité des vaccins. 3) On ne sait pas si une personne vaccinée peut encore transmettre le virus. Cependant, en l’absence de médicaments anti viraux efficaces et universellement reconnus, la vaccination demeure un espoir de protection à la fois des individus et de la société si elle permet d’atteindre le seuil d’immunisation sociale qui arrête l’épidémie.
On se demande comment une chaine de télévision nationale pourtant habituellement plutôt équilibrée, a pu organiser un débat avec 4 panélistes tous frénétiquement anti vaccin, sans aucune possibilité de confrontation avec des opinions différentes. Certains panélistes développaient des arguments de l’ordre de la magie ou du fétichisme, tandis qu’un autre se vantait de se soigner (pas soigner le COVID) aux écorces de son village recommandées par sa grand-mère. Où est l’universalité, sans laquelle il n’y a pas de science ?
Les gens ont peur des effets secondaires des vaccins pourtant juste sortis d’usine. Ils demandent aux gouvernements et aux fabricants de garantir que ces vaccins n’auront pas dans l’avenir des effets secondaires graves ! Est-ce que les laboratoires pharmaceutiques sont des magiciens ? Il en est des vaccins comme de tout médicament. Il faut savoir que, lorsqu’un médicament est commercialisé c’est qu’il a subi tous les tests de toxicité et d’efficacité. Et pourtant au cours de la vie d’un médicament on découvre parfois des effets secondaires dont certains sont graves, qui n’avaient pas été même suspectés au moment de leur commercialisation. On peut citer par exemple la thalidomide qui était donnée aux femmes enceintes au siècle dernier et qui a provoqué de graves malformations chez le nouveau-né. Il fût retiré du marché. Plus près de nous la DEPAKINE (acide valproïque), médicament de l’épilepsie qui administré à une femme enceinte peut provoquer des malformations chez le nouveau-né et parfois des mort-nés. C’est dire que malgré toutes les études scientifiques qui précèdent la mise sur le marché, il est impossible de savoir à l’avance si un médicament sera définitivement bien toléré ou s’il provoquera des effets secondaires à court ou long terme. De son côté « BIG PHARMA » (c’est ainsi qu’on désigne parfois le lobby des laboratoires pharmaceutiques) ne simplifie pas les choses en jouant à qui « perd gagne » dans les contrats de fourniture des vaccins anti COVID. Effet il dégage ses responsabilités en cas d’effet imprévu. Ce n’est pas honnête et cela les rend suspects.
En définitive, le choix est simple entre deux risques ; d’un côté le risque certain d’une mort possible par COVID, de l’autre le risque incertain d’une complication du vaccin anti COVID, en sachant que les complications post vaccinales sont rarement mortelles. Se vacciner ou ne pas se vacciner telle est la question. Je fais mienne cette sentence du professeur Matthew Woodruff : « Au cours des prochains mois, vous aurez le choix simple entre vous protéger, protéger vos proches et la communauté d’une maladie hautement transmissible et mortelle, et quelques jours de désagrément ». Pour me protéger, pour mettre ma famille et mes compatriotes à l’abri de l’expansion galopante du COVID 19, je me vaccine dès que ce vaccin est disponible. Par principe de précaution, je ne choisirai pas le vaccin ASTRA ZENECA tant qu’il n’est pas innocenté des complications qu’on lui attribue actuellement.
Siméon KUISSU